Rugby français : tout savoir sur le salary cap et les rémunérations des joueurs

Pour encadrer les clubs professionnels et garantir l’équité sportive, le rugby français a mis en place un salary cap, un plafond sur la masse salariale des équipes. Ce dispositif, publié mercredi 17 décembre par la Ligue nationale de rugby (LNR) lors de son assemblée générale, vise à protéger la santé économique des clubs et la compétitivité du championnat.

Selon Yann Roubert, président de la LNR, ce mécanisme constitue un cercle vertueux : il assure la soutenabilité financière des clubs, maintient l’incertitude sportive — clé de l’attractivité du Top 14 — et impose des règles transparentes, contrôlées par un audit indépendant.

Les bases du salary cap

• Montant du salary cap : 10,7 millions d’euros par club et par saison, depuis 2022-2023 jusqu’à 2026-2027.
• Éléments inclus : salaires, primes, avantages en nature, indemnités de transfert après déduction d’une franchise, et tout versement d’une entité associée au club (ex. sponsors).
• Historique : instauré en 2010, le salary cap est actuellement en renégociation pour la période jusqu’à la saison 2030-2031. Yann Roubert a évoqué une baisse progressive et modérée du plafond.

Exemples de sanctions

• Stade Toulousain (2022) : pour le transfert de Melvyn Jaminet, une « contribution » de 1,3 million d’euros a été versée à la LNR pour dépassement du plafond. Le club a perdu 2 points au classement du Top 14.
• Stade Toulousain (2023) : amende de 50 000 € lors du transfert de Cheslin Kolbe vers Toulon.
• Montpellier (2020) : versement de 3 millions d’euros pour solder des litiges sur le plafond salarial.

Les crédits internationaux

• Montant pour la saison 2024-2025 : 11,1 millions d’euros au total pour les clubs du Top 14.
• Fonctionnement : les clubs peuvent dépasser leur plafond de base si leurs joueurs sont appelés en sélection nationale (XV de France ou équipe de France à VII).
• Impact : le salary cap réel atteint en moyenne 11,5 millions d’euros, avec de fortes disparités selon les clubs.
• Exemple : Toulouse, principal fournisseur du XV de France, bénéficie d’un bonus de 2,5 millions d’euros en 2024-2025. Avec La Rochelle, l’UBB, Toulon et Clermont, ces cinq clubs concentrent près des deux tiers des crédits internationaux.

Taux d’utilisation du plafond

• 50 % des clubs atteignent 99 % de leur plafond : UBB, Toulon, Stade français, La Rochelle, Racing 92, Toulouse et Clermont.
• Clubs en dessous de 80 % : Vannes (56,5 %) et Perpignan (74 %).
• Tendance post-Covid : la moyenne des trois clubs les moins dépensiers est passée de 4,6 à 7,3 millions d’euros, tandis que celle des trois plus dépensiers a légèrement diminué (11,9 → 11,5 millions d’euros).

Top 14 : salaires par poste

Le poste le mieux rémunéré en Top 14 est celui de demi d’ouverture, avec un salaire moyen brut annuel de 343 000 €. Le seul autre poste au-dessus de 300 000 € est le Numéro 5 (deuxième ligne). L’ailier reste le moins payé (223 000 €).

Poste	Salaire annuel brut
Pilier droit	245 000 €
Talonneur	247 000 €
Pilier gauche	260 000 €
Numéro 4	290 000 €
Numéro 5	302 000 €
Troisième ligne aile	242 000 €
Numéro 8	296 000 €
Demi de mêlée	261 000 €
Demi d’ouverture	343 000 €
Centres	274 000 €
Ailiers	223 000 €
Arrière	251 000 €

Évolution des rémunérations et statut JIFF

• Joueur issu de la filière de formation (JIFF) : salaire moyen en hausse de 245 000 € (2023-2024) à 253 000 € (2024-2025).
• Joueur non JIFF : rémunération en baisse de 294 000 € à 277 000 €, soit une réduction de 5 %.
• La plupart des clubs du Top 14 exploitent pleinement leur salary cap : 7 clubs dépassent 99 % du plafond, contre 5 la saison précédente.